Jean-Claude PELLEGRIN, lauréat de la Fondation Pierre SARAZIN, 1er prix ex-aequo 2019-2020
Jean-Claude PELLEGRIN s’est installé en 1982 à Lambesc (13) sur l’exploitation familiale qui à l’époque, était orientée en polycultures (maraîchage de plein champ, céréales de semences, arboriculture et vignes). Après quelques années d’exploitation, Jean-Claude PELLEGRIN a décidé de se spécialiser en viticulture. Il a alors planté 30 ha en 10 ans.
L’exploitation viticole représente aujourd’hui 60 ha dont 50% sont en Coteaux d’Aix-en-Provence et 50% en IGP Bouches-du-Rhône et Méditerranée.
Avec l’installation du fils de Jean-Claude Pellegrin sur une partie des vignes, c’est la transformation en bio qui s’est amorcée. Ce changement a eu pour incidence une restructuration globale du vignoble et une modification de son fonctionnement.
Aujourd’hui cette exploitation viticole emploie 3 salariés à temps plein et commercialise toute sa production via la coopérative des vignerons du Roy René.
La problématique régionale
La flavescence dorée, propagée par la cicadelle, insecte vecteur de la maladie, a été observée depuis 2013 sur le département des Bouches du Rhône et depuis 5 ans sur l’exploitation de Jean-Claude PELLEGRIN. De nombreuses parcelles se sont trouvées contaminées et présentées des signes de dépérissement.
Compte tenu de la gravité de cette menace et des contraintes sanitaires attachées à cette maladie, un effort de détection important a été mis en place et a fortement mobilisé les viticulteurs.
En effet, en cas de présence confirmée en laboratoire agréé par test Elisa, le pied de vigne doit être détruit, voire destruction de la parcelle au-delà de 20 % de pieds atteints. Mais l’inspection systématique de l’ensemble des pieds de vigne est un travail long, très consommateur de temps, une personne ne pouvant parcourir plus de 4 à 5 ha dans une journée. Cette inspection doit se faire dans une période courte proche de la vendange. En plus du coût de surveillance du terrain, les difficultés s’accroissent avec le manque de personnel pour réaliser ce travail et une baisse de motivation chez les viticulteurs.
D’où l’idée de Jean-Claude PELLEGRIN de la mise en place de ce programme de recherche de détection de la Flavescence dorée sur la base d’imagerie de caméra embarquée sur une machine à vendanger.
En partenariat avec une start’up, cette réalisation a été menée avec la collaboration active de la DRAF régionale et de la Chambre d’agriculture du 13.
Ce système, unique en Europe, permet de prospecter de nuit l’ensemble du vignoble. La technologie apportée se doit d’être transparente et ne pas demander d’opération supplémentaire pour les viticulteurs.
Plusieurs campagnes d’essai a été réalisée en 2018, 2019 et 2020. Plusieurs adaptations ont déjà été faites, et il reste des solutions à finaliser comme l’éclairage (des essais nocturnes ont déjà été réalisés), la stabilité du modèle avec différents cépages - localement, Merlot, Syrah et Grenache - analyses spectrales et liens avec les systèmes satellitaires même si différents paramètres ont déjà été étudiés : vitesse d’avancement de la machine, positionnement de la caméra.
La réduction de l’empreinte de la flavescence dorée au niveau national, permettra mécaniquement une réduction des pesticides utilisés pour lutter contre l’insecte vecteur de la maladie – la cicadelle.
Au-delà, l’enregistrement multi-spectral offre des opportunités pour la détection d’autres maladies cryptogamiques telles que le mildiou et oïdium.
https://www.youtube.com/watch?v=ApRLVJ9zNFU
Colette Faravel